L’équipée plante ses tentes sur les bords du fjord du Saguenay. La température s’est un poil rafraîchie, mais tout cela ne décourage pas la tribu d’aller passer quelques heures à glisser sur le fjord à bord de beaux kayaks jaunes tranchant sur les sombres eaux de la large rivière.
Allende : Les kayaks de mer étaient beaucoup plus stables que les canoës. Cela a rendu la balade beaucoup plus facile et agréable. Le Fjord étant calme, nous n’avons eu aucun mal à avancer et c’était très apaisant. Avec les conseils de notre guide nous nous sommes rendus dans la baie où nous pouvions voir des phoques. Nous en avons aperçu un, mais vu qu’il semblait assez craintif, il ne s’est pas approché.
Gabi : J’ai bien aimé cette journée de canoë kayak parce qu’on a vu des phoques et des oiseaux marins.
Berga : Durant cette croisière en kayak de mer sur le Saguenay, le ciel est peu couvert, la vue dégagée et le fleuve calme. Mathis notre guide, répond à toutes nos questions sur le fleuve : ses habitants (turbo du Groënland, saumon, truite, mésangée, canards, comodaux, grand corbeaux et outardes), la force de la marée (plus de 6m à l’équinoxe), le commerce du bois sur la rive d’en face … Sur la période hivernale, le fleuve se transforme en glace, seule une zone reste libre pour le trafic des bateaux. Un village s’installe sur le lac pour la « pêche blanche » : il est composé de petites habitations qui abritent les pêcheurs, ces derniers creusent des trous dans la glace pour pouvoir pêcher. Pour la première fois cette année, faute de glace suffisamment épaisse, le village n’a pas été monté. Bercé par les récits, on profite pleinement de cette ballade magique et apaisante, alors qu’un phoque vient nous saluer juste à la fin de notre excursion.
Nous descendons le long des berges du fjord, jusqu’à atteindre les rives du Saint Laurent. Le Saint Laurent est comme une mer intérieure : on a du mal à voir les berges de la rive en face, qui marquent l’entrée du territoire de la Gaspésie – elles sont situées à près de 30 kilomètres vers l’est. La confluence du Saguenay et du Saint Laurent est mondialement connue pour abriter plusieurs espèces de mammifères marins, grâce à la richesse de ses eaux en éléments nutritifs et zooplancton.
Allende : A la jetée du St Laurent, nous espérions apercevoir des baleines. Avec la brume environnante, nous n’avons pas aperçu grand chose à part un groupe de bélugas. Et encore, des dos de beluga que l’on distingue à près de 500 mètres, avec leur dos blanc.
Jérôme : Un centre d’interprétation des mammifères marins nous éclaire sur les rorquals et autres espèces vivant ici, ainsi que leurs différentes migrations. Les individus les plus marquants ont souvent leur petit nom, ce qui permet de les identifier lorsqu’ils reviennent année après année. Comme Tic Tac Toe, une baleine à bosse âgée de 27 ans, revenant parfois de son voyage dans les Caraïbes avec sa nouvelle descendance : elle est aujourd’hui grand-mère.
Allende : Nous avons changé régulièrement de lieu mais hormis les belugas, nous n’avons pas vu de baleine. Finalement, dans le dernier endroit où on s’est posé, Cap Bon Désir, on a eu la chance de voir deux baleines à bosse passer à proximité, nous avons même eu le droit à plusieurs saluts avec la queue. Nous avons également vu un phoque, des marsouins et un rorqual commun.
Jérôme : De nombreuses personnes nous avaient averti : « Ne prenez pas les bateaux pour observer les baleines, ils sont tenus de rester à 200 mètres des mammifères, alors que ces derniers longent parfois la côte à des distances nettement moindres ». Nous arrivons à Cap Bon Désir juste au moment où passent les seules baleines à bosse aperçues ce jour-là … Et à près de cinquante mètres, le spectacle est magnifique.
Après cet épisode marin, nous repartons dans l’arrière pays et les monts qui surplombent le Saint Laurent : le parc des Hautes Gorges de la Malbaie et celui des Grands Jardins. De beaux terrains de jeux à randonnée, et les enfants sont tout heureux de pouvoir à nouveau se dégourdir les pattes.
Allende : La randonnée du lendemain fut physique mais avec un magnifique point de vue à l’arrivée sur la vallée. La deuxième randonnée fut également longue mais la brume nous empêchant de voir correctement à 20 mètres devant nous, nous n’avons pas eu droit à un paysage panoramique.
Gabi : J’aime bien randonner lorsqu’on a une très belle vue au sommet, mais lorsqu’il y a trop de brume, on n’voit rien, ce n’est pas trop motivant.
Jérôme : On passe nos journées à transpirer à la poursuite des jeunes. Et lorsqu’on croise des randonneurs, au vu de notre air appliqué pour descendre rapidement les chemins escarpés, on ne manque pas de se faire interpeler : « C’est à vous le petit blond que l’on a vu un peu plus bas et qui nous a croisés comme une flèche ? ». Oui, c’est ça, c’est à nous … enfin si on arrive à le rattraper !
Noah : C’était facile de parler avec les gens, les québécois étaient tous très gentils. J’ai appris plein de nouveaux mots : « Allo » (bonjour), « Bienvenue » (de rien), « Briser » (casser), « barré/débarré » (fermé/ouvert), « C’est correct » (c’est bien, ça va), « Tabarnac » (mince !). J’ai aimé toutes les activités, notamment les randos avec les cousins, le vélo, le canoë et les musées. En canoë on a vu les plus beaux paysages, en lac ou en fleuve. On a aussi bien mangé : le Harvey’s (burger québécois), le fromage squick-squick (qui fait du bruit en le mâchant), la pizza pique-nique. Enfin, la musique que je préfère est celle où on chante « Le Québec c’est la place que j’ai choisie ».
Durant les deux derniers jours de la cousinade, une pluie soutenue nous oblige à laisser notre tente pour l’abri confortable d’un appartement de bord de rive. Cela ne nous permet de visiter la ville de Québec, et notamment le superbe musée des civilisations, avec son espace dédié à l’histoire du hip hop québécois. Et voili, retour à Montréal : l’avant dernière page du chapitre se tourne. Gabi, Allende et Mat rentrent au pays, et de notre côté on prolonge encore quelques jours avec l’objectif de découvrir New York, dernière étape de notre voyage.