Après notre voyage sous terre, direction le village de Green Moutain Falls, au pied du Pikes Peak, histoire de prendre de l’altitude. Jėjė étudie les différentes options pour grimper au sommet. La première est une randonnée de 12 heures, sur 2 jours, avec 2400 mètres de dénivelé … La seconde possibilité, c’est de prendre un petit train rouge (Noah adore les trains) qui nous dépose au somment pour une modique somme de 200 $, sympa pour changer de moyen de transport mais quand même abusé côté budget – même les locaux crient à l’arnaque touristique. Vu qu’il y a une route asphaltée jusqu’au sommet, il y a aussi de nombreuses autres options selon la période de l’année : vélo de course, marathon, rallye GT, … Bref, trop de choix tue le choix, on valide finalement l’option Hyundai Santa Fe, elle est souple dans les lacets et malgré son manque de reprise, elle s’arrête quand on le souhaite pour nous laisser prendre des photos ou faire une petite randonnée. On grimpe donc à notre rythme à 4302 mètres d’altitude, devant un paysage qui évolue au fil du dénivelé : forêts, lacs, roches, minéral, neige, pour finir au sommet, face à un panorama à 360 °C. On est dessus des avions qui descendent vers Denver, on devine la plaine infinie du Middle West à partir de Colorado Springs et on surplombe les sommets avoisinants des Rocheuses.
Il est difficile de décrocher Noah du camping où on avait posé notre toile pour deux jours, car entre piscine chauffée, jeux d’arcade d’époque (Pacman, Space Invaders et flippers), notre mouflon a trouvé son paradis dans les montagnes, à l’affût de le moindre quarter (pièce de 25 cents) qui traîne. On profite d’un game over pour le charger fissa dans la voiture, on avale 300 nouveaux kilomètres pour se poser à Estes Mark, au pied du Rocky Mountain National Park. Nouveau parc, nouveau défi ! À peine la tente installée, on saute sur des vélos pour un parcours d’une vingtaine de kilomètres. Quel bonheur ce sentiment de liberté retrouvée dès les premiers coups de pédale. On s’attaque à qui mieux mieux, la moindre bosse est l’occasion de jouer le Grand Prix de la Montagne, pour finir sur une route fermée pour cause d’élans agressifs (ils sont en pleine phase de reproduction). Les élans, cerfs et orignaux sont chez eux ici, traversant les routes tranquillement devant vos roues. On est partout alerté du comportement à adopter si on croise ces animaux (rester à 25 mètres au minima, une centaine de mètres pour les ours) ; et il n’est pas rare de voir le défilé d’une famille complète de cerfs devant nous, en toute simplicité. Du coup on vire à gauche à travers un terrain de golf, on slalome entre les trous sous les yeux méfiants d’une horde de canards. A l’arrivée, Noah a du mal à rendre le vélo loué, il s’acharne à faire des tours de parking, le loueur fait semblant de s’affoler, et prend sa radio en faisant mine d’appeler la patrouille.
Pour rentrer dans le Rocky Mountain National Park voisin, il faut s’inscrire à une sorte de loterie d’entrée qui propose différents créneaux jour après jour. Sur le fil, nous gagnons un créneau d’entrée entre 6 heures et 8 heures du matin. Lever au drapeau, on passe la barrière de contrôle des Rangers les yeux embrumés, et on attaque une petite (enfin elles sont toujours petites selon la présentation initiale de Jérôme) randonnée qui nous amène au pied du glacier Knobs entre arêtes rocheuses, lacs et monticules de neige. 20 kilomètres plus tard, on trottine toujours sur le chemin du retour pour échapper à la pluie. La grêle et l’orage nous rattraperont une fois rentrés au camping : c’est une bonne raison d’aller se ressourcer dans un restaurant d’Estes Park, petite ville dont l’architecture des bâtiments rappelle les bourgades touristiques des Alpes. Au milieu de nos burgers et frites mayo ketchup, on en profite pour jeter un oeil sur la météo des jours à venir : le Yellowstone nous donne des frissons d’avance !