Mon admiration pour les femmes du Vietnam

Je n’aime pas la guerre, je n’aime pas l’histoire, alors l’histoire des guerres … comment dire !
Bref tout ça pour justifier le fait que je n’ai jamais très approfondi la guerre du Vietnam, d’où ma surprise dès le début du voyage, en visitant le musée des souvenirs de guerre de Saïgon. Comprendre le rôle que les femmes ont eu, sorties de leur foyer pour devenir des femmes combattantes (40% des soldats étaient de sexe féminin) ou remplaçant leur maris dans les champs ou dans les usines.
Et tout au long de notre traversée du Vietnam, j’ai senti qu’à chaque pas, chaque kilomètre fait, ma perception de leur place face à l’homme se renforçait.

Il y a la femme au foyer qui s’assure que sa maison brille de partout, qui éduque les enfants et accueille sous son toit d’autres membres de la famille (parents, soeurs, oncle …). Tout en s’occupant d’un bout de jardin, des repas, des lessives…

Il y a la femme paysanne, vêtue de longs habits de la tête aux pieds, chapeau de paille conique sur la tête, qui travaille de nombreuses heures les pieds dans les rizières, qui récolte puis achemine les fruits et les légumes, pour ensuite les vendre en direct au bord des routes.

Il y a la femme de l’artisanat, minutieuse et patiente, qui maintient en vie les vieux métiers tels que le tissage, la vannerie, les bijoux, ou réalise des objets du quotidien (balais, chapeaux, décorations). Ses produits sont à destination des locaux ou des touristes.

Il y a la femme sur le chantier, forte et volontaire, qui pousse des brouettes de ciment, porte des parpaings, manipule des tôles sans sourciller.

La gamelle à Nono

Il y a la femme commerçante, souriante et attentionnée, qui dépoussière toute la journée son stand à coup de plumeau, parfois aidée de ses enfants ; elle gère les stocks tandis que la caisse reste bien au chaud dans son tablier.

Il y a la femme d’âge mûr, pauvre, munie d’un vélo, de gants et d’un masque en tissu qui arpente les rues pour trier les déchets. Elle construit de vraies pyramides de cartons, de bouteilles en plastiques, de ferraille en tout genre tout autour d’elle et de son vélo et appuie sans relâche sur les pédales pour faire avancer son attelage.

Il y a la femme d’affaires, chevauchant son scooter en ville, talons hauts et tailleur lisse, fraîche et impeccable, énergique et ambitieuse.

A cette galerie de portraits de « bord de route », on pourrait mettre en miroir la place de l’homme qui, même si on le voit impliqué dans plein d’activités, profite davantage des plaisirs de la vie en dehors de son foyer : restaurants arrosés, pause dans les cafés, activités sportives (badminton, football, volley …). Et pour chapeauter le tout, un monde politique qui ne montre pas vraiment l’exemple du partage du pouvoir, avec des femmes moins représentées durant les réunions politiques que l’on peut voir dans les journaux télévisés.

Un peu de pub pour sponsoriser notre voyage :o)

Il reste encore du chemin à faire pour la femme … même si elle s’est battue pendant la guerre pour obtenir liberté et égalité … même si aujourd’hui l’économie du pays repose largement sur ses épaules. En attendant, la femme se doit à garder le sourire.

3 Commentaires

  1. philippe.douet @cegetel .fr
    Quelle belle analyse humaniste . quel style . Que j’aime !!!!

    • Mathias.Bernard

      C’est toute la personnalité de Gégé et Berga, bravo a eux, Nono, un futur grand

  2. Sacré féminin !

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