Tokyo, Bouan, même combat

Dans cette période de fermeture généralisée des frontières, de mise en quarantaine des derniers voyageurs intrépides, d’arrêt des vols commerciaux, de restriction des déplacements et confinement quasi mondial, on vous envoie ce message pour vous avertir que nous avons fait une demande de naturalisation au Japon. Berga est tombée amoureuse de la propreté proverbiale de ses habitants, Jéjé voit dans ses multiples volcans autant de possibilités d’ascension, et Noah trouve dans le système ferroviaire l’assurance d’un avenir professionnel de qualité : nous avons toutes les raisons de penser que notre futur sera radieux au pays du soleil levant. Et puis vu que le virus est ici une lointaine chimère, nous nous sentons en parfaite sécurité.

Nan on déconne … ON REEEENTREEEE !!! C’est sûr, ça va faire un choc dans les réserves stratégiques nationales de pâtes et il va falloir un escadron de gendarmerie mobile dédié à la surveillance des allées et venues de notre mouflon préféré, mais on prend le risque. Et puis après 7 mois de liberté totale dans nos mouvements, on est content de tester un autre mode de voyage, le voyage intérieur ou le voyage à l’intérieur de chez soi, c’est tout comme !

Vu que tout départ à partir du Japon vers un autre pays était désormais quasiment impossible, l’autre option aurait été de rester sur place. Mais au vu de l’ampleur de la crise, et de toutes les tensions générées (dont les réactions de peur et de repli), j’accorde un caractère visionnaire à l’une des réflexions préférées de feu ma grand mère : « On n’est jamais mieux que chez soi ».
La suite nous apprend que le Japon vient de restreindre les déplacements de ses citoyens, en instaurant un « rester-chez-soi », certes moins strict qu’en France. Le report désormais acté des Jeux Olympiques ouvre les yeux sur une situation sanitaire peut-être pas si reluisante au pays du soleil levant.

Si nous avons donc choisi la solution de repli, nos vélos eux, et la carriole à Nono, sont restés confinés au Vietnam : nous avons trouvé un sympathique couple d’anglais expatriés pour en prendre soin – définitivement ?

On a décollé le 25 mars de Tokyo en direction de Paris. Beaucoup de visages jeunes dans l’avion de retour, la plupart masqués, français en grande partie, voisins européens pour les autres. Dans sa politique de rapatriement en coordination avec l’Etat français, Air France a mis en ligne des billets bon marché pour permettre au plus grand nombre de prendre l’avion de retour – le dernier vol de retour étant apparemment programmé pour le 26. Atmosphère à la fois étrange (on aura notamment dans le voisinage un gars allongé sur 3 sièges se plaignant d’une forte fièvre) et apaisée – l’assurance du retour proche au pays ? Le retour de Paris à l’Ariège s’est fait sur un fil, les options pour circuler en France étant réduites à une peau de chagrin, mais désormais on ne vous apprend plus rien.

La suite ? Comme vous tou(te)s, on va continuer à vivre, différemment mais en s’adaptant comme on peut – même si pour nous, après 7 mois d’entrainement, on est rôdé en terme de confinement avec Nono … jusqu’à penser que c’est désormais une partie de plaisir, vu qu’il a retrouvé son train, son tracteur et son jardin !

Et puis … si l’heure est aujourd’hui à l’isolement tout en prenant le temps de mieux communiquer entre nous, la boîte à voyages reste là, à nos côtés, et ne demande qu’à être ré-ouverte dans des temps meilleurs …

Allez pour une dernière sage parole, écoutons les confinis d’Ariège qui parlent à tous les confinés !

3 Commentaires

  1. patrick et sophie

    C’était super de vous lire et de vous suivre. Comme cela on vous verra peut être plus tôt si le confinement ne dure pas trop 😉 À bientôt

  2. Merci pour le dépaysement que vous nous avez offert pendant 7 mois et content de vous savoir rentrés à bon port.

  3. Merci pour la carte postale. Heureux de savoir que vous allez bien. Gros bisous Ambre Lucie et Jérôme les toulousaings

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