Chiotte alors !

VRAOOOUUUUUMMM – on arrive à Hanoï sur les chapeaux de roue – SLUUUUURP – on se délecte de quelques dernières miettes de cuisine vietnamienne – TOC-TOC – on confie nos vélos et Nono sa carriole à un couple d’anglais expatriés à Hanoï – TUT ! TUUUT ! – on prend le taxi jusqu’à l’aéroport – BADONG-BADADONG – nos bagages roulent sur le tapis d’enregistrement – « Hello ! » – on embarque dans l’Airbus A321 – ZZZZZZZZZZZZZ – 5 heures de vol de nuit – « Bye bye ! » – on débarque à Osaka – AT … ATC … ATCH … ATCHOU … – on passe le contrôle sanitaire avec prise de température – PAAAN – coup de tampon du douanier sur nos passeports : 3 mois de visa.

Nous voilà au Japon. Et on ne peut pas se tromper. On pourrait se dire : dans une planète où tout a tendance à s’uniformiser, on arrive de plus en plus difficilement à distinguer une métropole mondiale d’une autre, un aéroport international d’un autre. Ben non, au Japon, il y a des signes qui ne trompent pas. Et le premier qui marque dès l’aéroport, hormis les courbettes répétées des différents agents des douanes, des bagagistes ou des agents de nettoyage, était les toilettes.

Il faut dire que le Japon a une longue expérience des latrines. Il y a plus de 30 ans déjà, les Japonais se lançaient dans la fabrication de toilettes révolutionnaires.

Mesdames, Messieurs, quand vos mains sont sales, vous les lavez, n’est-ce pas ? Personne ne se lave les mains en les essuyant comme ça avec du papier, n’est-ce pas ? Pourquoi donc ? On ne peut pas se nettoyer avec du papier. Et pour le derrière, c’est pareil ! « Les fesses veulent aussi être nettoyées ».

Donc maintenant poussez la porte des toilettes, accrochez votre ceinture, et préparez-vous à une expérience comme vous en avez rarement vécu auparavant.
A peine le pied posé dans le cabinet, la lunette se lève toute seule. Le temps de poser vos belles fesses roses sur le siège, et vous vous apercevez qu’il est chauffé à une température tellement agréable qu’il n’y a plus besoin d’un magazine d’un intérêt supérieur (style « Closer » ou « Point de vue – Images du Monde ») pour vous clouer le fessier sur la cuvette. Jetez un coup d’oeil sur le tableau de bord rempli de boutons, et vous allez littéralement décoller. Un problème de flux sanguin ? Vous pouvez augmenter ou baisser la température du siège. Vous souhaitez éviter que les voisins ne soient aux premières loges de l’opéra Wagner que jouent vos intestin et sphincter ? Lancez une petite musique d’eau style ruisseau de montagne ou un chant d’oiseaux du printemps. Une odeur qui persiste rappelant le passage d’un animal éminemment sauvage ? Une touche est là pour envoyer un désodorisant bienvenu. Le papier toilette est à portée de main ? J’espère que vous avez bien visionné la publicité : pourquoi se nettoyer avec du papier alors que l’eau ferait aussi bien sinon mieux le travail ? Plusieurs boutons sont là pour vous rincer et vous sécher l’arrière-train, que vous soyez homme, femme, sensible du périnée ou hémmorroïdophobe. Tout en contrôlant d’un doigté délicat la puissance des jets. Enfin, pas besoin de tirer la chasse, car soit en passant la main devant un capteur ou plus simplement en se relevant, la chasse d’eau se déclenche. Seul bémol à cet instant de félicité : en sortant des toilettes, au moment de se laver les mains, vous ne trouverez qu’un peu de savon et de l’eau à 5°. Donc oubliez papier et sèche main automatique.

Et là on ne parle que de toilettes des années 80, qui font pâle figure face aux modèles récents, bijoux technologiques bardés de capteurs de santé. Le passage aux toilettes permettrait désormais une analyse des urines et des selles, une prise du pouls, du taux de graisse, du taux de sucre, de la pression sanguine … avec possibilité d’envoi via wifi d’un alerte automatique au médecin traitant en cas de rapport anormal. C’est sûr, le futur est là, on ne sera plus jamais tranquille, même sur la cuvette des chiottes.

Je me rends bien compte de la connotation scatologique de cette nouvelle, mais bon, vu la bonne odeur de caca qu’on peut renifler aujourd’hui sur tous les journaux de la planète, je me disais que c’était bien d’actualité ! Bises à vous, essayons de ne pas trop regarder les infos (Berga vous dirait que je devrais d’abord m’appliquer cette maxime à moi-même), de supporter ceux qui en ont besoin et il y a des chances que l’on se porte tou(te)s un peu mieux !

2 Commentaires

  1. Nathalie Rudloff

    Je confirme ! Pénurie de papier toilette à Toulouse ; on est plusieurs à ce demander pourquoi les supermarchés sont dévalisés de cet article ; si jamais une réponse se manifeste je vous en tiendrai informé 🙂

  2. Profitez ici il se passe un truc bizarre :
    les gens se mettent à stocker… stocker le papier toilettes au point de générer la pénurie.

    Bon vent

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