On arrive doucement à la moitié de l’année scolaire, le temps de faire un point sur mes progrès. J’entends déjà vos remarques : « Tu es en vacances, profite de ton voyage, tu auras bien le temps avec l’école et toutes ses contraintes ! ». D’accord, mais qui va rentrer en septembre prochain à l’école après une année à courir en maillot de bain sur les plages de la planète ? Qui va se retrouver devant la maîtresse et ses camarades à essayer de deviner l’âge du capitaine ? Pas vous apparemment. Ne croyez pas que je suis dégagé de toute obligation parce que je suis loin d’une salle de classe.
En attendant septembre, j’essaie d’organiser la journée de la manière la plus efficace. Samedi et dimanche inclus – les week-ends n’existent pas ici.
La journée de carriole, déjà. 4 à 5 heures enfermé dans ce carrosse roulant. Vous croyez que je chôme, à dormir, à regarder la course des papillons, à répondre aux « Hello » ou « Sabaidee » des petits enfants du bord de route, et à faire des grimaces aux douaniers ? Que nenni, je bosse ! Papa en est le premier étonné quand il se retourne pour voir ce que je trafique. D’abord j’aime bien colorier, tout en sermonnant Papa pour le roulis de la carriole qui me fait déborder du cadre, ce pourquoi il a toujours une bonne raison : « Ca monte, je suis en danseuse ! » ou « C’est pas moi, c’est la route qui est pourrie ! ». Je révise aussi les leçons de la soirée précédente sur mon cahier, voire je prends de l’avance en regardant les leçons à venir – cela étonne toujours les conducteurs et passagers des motos qui nous doublent, de me voir concentré sur mes fiches, et de ne répondre que rarement aux demandes de photos. Le reste du temps j’écoute la boîte à histoires extraordinaires de Tonton Yoyo et de Pauline, je parcours le livre des aventures de Loup autour du monde (merci Tonton Mat !), ou je joue aux devinettes avec Maman « Qu’est-ce qui a 4 pattes, qui est tout vert et vit dans les marécages ? » … Pas facile celle là si je ne vous dis pas qu’elle coasse la bête !
A la fin de la journée d’études, c’est à dire une fois descendu du vélo, c’est l’heure de l’activité sportive. Les activités changent, je suis très moteur là-dessus. Idéalement, quand je trouve d’autres enfants, on fait une partie de « Attrape-moi si tu peux » où je tiens invariablement le rôle de l’attrapeur et ma cible est une fille plus grande que moi, 7 à 9 ans, qui a à la fois la patience de se laisser faire et l’énergie pour m’échapper quand je deviens trop pressant. Quand je n’ai personne, j’oblige Papa à faire quelques sprints sur des distances entre 20 et 50 mètres. Je le bats régulièrement, et là encore je l’entends trouver une excuse pour Maman, du style « Punaise, j’ai les cuisses cuites par la journée à vélo ». Parfois, j’ai le droit à des jeux de fête foraine : trampoline, voiture électrique, structure gonflable avec toboggan géant … Là c’est le pied total. Tellement que je finis sur le sol, les bras en croix, épuisé et les joues en feu.
Le soir, mon programme est bien rôdé. Cela commence par la bataille. On s’en fait quelques parties avec Maman et Papa : on prend les cartes de 1 à 10, je distribue et on joue. C’est moi qui définis qui a gagné entre les différentes cartes. J’ai quasiment toujours raison … sauf une confusion entre le 6 et le 9 … mais qui a eu l’idée de créer des chiffres qui se ressemblent autant à l’endroit à l’envers ? Je suis assez attentif à ce qui se passe autour de la table, car tout ne me semble pas toujours net : Papa se trompe souvent, il prend les cartes du dessous de son paquet au lieu de celles du dessus. Je lui fais régulièrement un rappel aux règles, histoire qu’il les comprenne bien.
Puis on enchaîne avec le jeu des 7 familles. Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre qui était qui dans les familles Loup, Renard, Ecureuil, Cochon sauvage … Mais maintenant ça va, avec les images je me repère. Le problème est que je n’arrive pas à tenir toutes les cartes dans mes mains : du coup je les étale devant moi, pour mieux les trier par famille et identifier celles qui me manquent. Là aussi, je dois veiller au fair-play … car je soupçonne mes parents de profiter de ce jeu ouvert pour mieux me piquer mes cartes – car eux ne me montrent pas leurs cartes, même quand je le demande.
Et puis il y a le truc que j’adore, quand Papa dit « On travaille ce soir ? » : je sors mes deux nouveaux cahiers de maternelle (j’en avais déjà rempli deux pendant le voyage en Europe), un pour la petite section, un autre pour les grands de la moyenne section. Et là je suis sérieux, faut pas me déranger : je dessine, je fais des lignes, des carrés, des ronds, je compte, je calcule, j’essaie de reconnaître les lettres, j’écris … Faut me voir, ça ne plaisante pas de mon côté … pendant que mes parents sirotent une Beer Lao.
Et si avec ça l’école des Cabannes ne m’ouvre pas ses portes à la rentrée prochaine … je demanderai à mes parents de repartir en voyage. Objectif langues étrangères.
Bravo Noah! Malin la canaille 👍
Je ne m’inquiète pas pour ta future rentrée scolaire.
Ambre a préparé ses anciens livres pour toi. Nous viendrons te les porter à ton retour et tu nous raconteras tes aventures
Gros bisous les toulousaings
Et merci beaucoup pour la carte postale ambre était super contente
Je vois Nono que tu prends ta scolarité très au sérieux.
Heureusement, car j’ai déjà préparé les items des évaluations à passer à ton retour !!
Si c’est médiocre , cours de soutien tout l’été !!!
Mais, je suis sûre qu’avec tout le travail que tu fais. ce sera excellent.
En attendant, gros bisous.