GEOGRAPHIE ET CLIMATOLOGIE DU CYCLISTE
En arrivant en Italie, on conserve le temps exceptionnellement doux que nous avions en Croatie. On a décidé de visiter le talon de la botte en attendant le prochain ferry qui nous mènera vers la Grèce. En consultant les bulletins météo, on oriente même notre parcours en fonction du vent, histoire de ne pas trop batailler à contre sens ;o)
La douceur des paysages est apaisante. Lorsqu’on longe la côte, de petites maisons en pierre en forme de dé à coudre sont plantées au milieu des champs. Tout au sud, c’est un peu plus escarpé et sauvage, les maisons sont faites de pierre, entourées de cactus, lauriers et palmiers.
Dans les terres, on traverse sur des dizaines de kilomètres de magnifiques plantations d’oliviers et quelques vergers de figuiers.
Chaque ville traversée est calme, agencée avec un coeur historique, des ruelles pavées, un méli-mélo de sens unique, des petits vieux qui nous regardent passer – enfin surtout Noah dans sa carriole, suscitant des tonnes de commentaires. On serait tout nus sur nos vélos qu’ils ne le remarqueraient même pas !
Sur les routes secondaires, c’est un doux rêve de cycliste : peu de trafic, des conducteurs patients, des encouragements à coup de klaxon. Seul bémol c’est sûrement le volume de déchets en bord de route, conséquence des déchèteries fermées, du manque de culture écolo des résidents estivaux, et des travaux de rénovation au noir.
En cette période hors saison, la majorité de la population est assez vieille, au ralenti dans leur estafette trois roues ou voiture sans permis. Pour les gens plus actifs, ils prennent également le temps de vivre, ne se donnent pas la peine de faire des créneaux, posant leur 4 roues à mi chemin entre le trottoir et la chaussée !
COMMENT ON COMMUNIQUE ?
Jéjé opte pour l’ita’gnol, partant du principe qu’entre latins on se comprend … de manière générale on arrive quand même à saisir des bouts de phrase en italien lorsque la discussion est assez ciblée. On utilise l’anglais quand on n’a pas le choix.
ON Y FAIT QUOI ?
Des douceurs culinaires, beaucoup ! De l’olive d’abord, au vu du nombre de champs d’oliviers dans le pays. Huile d’olive, petits pains aux olives, biscuits aux olives (tarallis), biscuits aux tomates ou aux carottes, pâtes fraîches (complètes en forme d’oreille ou de fil tressé), foccacia (pain cuit au four avec patate ou légumes à l’intérieur), du poisson, vin, café …
Hormis les plantations d’olivier, de vignes, de figuiers, et le maraîchage (salades, artichauts, choux), la pêche est l’activité la plus visible de tous les petits villages de bord de côte : au matin l’océan est parsemé de petites barques de pêcheurs, les plus gros « chalutiers » n’ont pas plus de trois marins à bord, et le retour de la pêche attire bon nombre de locaux au port.
LA TRADITION DU COIN
Des placards d’affichage sont disposés dans toutes les petites villes, avec des affiches comportant des photos de Jésus, Marie, mais aussi de personnes âgées, ainsi qu’un texte en dessous. On a fini par comprendre qu’il s’agissait d’avis de décès, une sorte de rubrique nécrologique devant laquelle les petits vieux s’arrêtent sur le chemin entre le café et le marché. Petits vieux d’ailleurs qui nous font plaisir en utilisant régulièrement le vélo … même si certains d’entre eux sont de véritables dangers, pour eux et pour les autres, zigzaguant sur la route au gré des rencontres et des faiblesses du mollet. J’ai dû aussi porter secours à un papi âgé qui était bloqué sur son vélo à un carrefour, la jambe dans le cadre et dans l’impossibilité de la sortir, tout tremblant qu’il était. Sans tourner la tête au carrefour pour voir d’éventuels véhicules traverser, il est reparti, sur un sens interdit, frôlant les voitures qui arrivaient en face.
QUEL ACCUEIL ?
On peut dire que les italiens du sud sont sympathiques voire touchants. Même si nous n’avons pas partagé de soirée avec des locaux, on s’est senti chouchouté à chaque rencontre. Par exemple à Tricase Porte où sous un déluge d’eau et de grêle Salvador et Paolo, membres de l’agence de protection du littoral méditerranéen (MARE), nous ont ouvert leurs bras. En nous fournissant un toit d’abord, puis du thé et une barre chocolatée pour Noah, et puis la cerise sur le gâteau : participer au déjeuner prévu pour la réunion du jour rassemblant des représentants de tous les pays bordant la Méditerranée… Rassurez-vous, malgré notre aspect de saltimbanques, on s’est bien tenu, et on a réussi à ne pas dévaliser le buffet ;o)
Et enfin deux grands mercis : un aux « Décathlon » ouverts sur notre route, où Nono a tout loisir de tester les vélos en exposition lorsque le temps se prête à l’averse. Et un autre aux douaniers de Brindisi, qui lors de notre embarquement pour la Grèce, ont vu la date périmée du passeport de Jéjé … et après quelques conciliabules, nous ont lâché un « Va bene », tout en nous suggérant quelques tactiques pour échapper au contrôle de douane grec. Entre latins on se comprend vraiment !
simplement une petite bise de bouan merci de me faire voyager . quelle leçon pour un papy . re bises philippe douet