Trois semaines à jouer « Un train peut en cacher un autre » avec un circuit en bois pour lequel mes parents envisagent de bâtir une annexe à la maison. Trois semaines à descendre les pentes d’Ariège, d’Aude ou des Landes en vélo, en trottinette, ou en tracteur. Trois semaines à dormir dans mon lit à moi, ou dans celui que mes grands parents m’avaient préparé, c’est tout comme, car j’y ai retrouvé mes repères. C’est vrai, je l’avoue, j’étais bien content de retrouver notre refuge ariégeois … mais c’était quand même trois semaines sans ma carriole, sans le câlin du matin dans la tente avec Maman, sans entendre Papa au moment de monter sur le vélo lancer à la cantonade « En route Simone ! », sans découverte d’un nouveau parc de jeux le midi, sans un nouveau coucher de soleil le soir, enfin trois semaines qui ont fini par me faire dire : « C’est quand qu’on repart en voyage ? ».
Car c’était aussi et surtout trois semaines sans être choyé par mon cortège d’admiratrices, de la grand mère crétoise à la touriste chinoise, de la mama italienne à l’infirmière slovène … Et sur ce plan là, la suite s’annonce particulièrement réjouissante : on va en Asie. L’Asie … vous savez, ce continent dont presque chaque entité féminine rencontrée tombe en pâmoison devant ma mèche blonde soleil rebelle, mes yeux ciel azur d’avant la tempête, et ma bougne d’ange à ravir ou à déchoir.
Du coup en ce samedi matin, j’étais particulièrement excité. De plus j’allais de plus prendre l’avion (spéciale dédicace à mon cousin Gabi) ! J’ai donc grimpé sur le siège avant du fourgon de Papi Pierre-Yves jusqu’à Toulouse. Là, j’ai gagné le droit de porter une couronne (autre dédicace à Didier, notre voisin bouanais, et Nathalie, qui ont eu la gentillesse de venir nous apporter une galette des rois à l’aéroport en guise de petit déjeuner !) ; et puis les vélos et la carriole ont passé l’enregistrement des bagages sans encombre (dernière dédicace à mes parents qui ont tout préparé, empaqueté, et pesé). Et même si grisés par tant de joie et d’affection on a attendu le dernier appel de l’embarquement pour se présenter devant l’avion, alors que nos noms résonnaient dans les allées de l’aéroport de Toulouse – je repartais enfin en voyage, et rien ne pouvait cette fois-ci le perturber : Papa nous avait même assuré avoir vérifié et revérifié la validité des passeports et visas.
En mettant le pied dans l’A380, j’ai bien senti que les planètes étaient alignées : ce voyage allait être celui de ma vie. Car il faut comprendre que désormais, là où les autres (dont mes parents) naviguent en classe économique, moi je suis abonné à la « première classe business-gold-infinite-tout-à-volonté ». Vous savez ce qu’est une vie de star, pourchassé par les attentions et les fans envahissantes ? Non. Je comprends. Mais moi je la vis. Imaginez : vous vous asseyez sur un siège d’avion, et une ravissante hôtesse vient vous amener un cadeau de bienvenue, puis vous propose de vous servir votre plateau repas avant tous les autres passagers. Vous avez déjà vécu ça vous ? Vous sommeillez sur votre siège et dans vos rêves les plus inavouables vous fantasmez sur le steward ou l’hôtesse de l’air ? Moi je vis un rêve éveillé, où les hôtesses passent les unes derrière les autres à côté de mon siège, et m’assaillent à coup de caresses, de « You are so cute ! » ou « J’aimerai avoir un enfant comme toi ». Vous vous dites : « Profite p’tit Nono’, tant que cela dure ». Jaloux.
Donc après avoir été déposé avec toutes les douceurs du monde à Ho Chi Minh par mon fan club de la Qatar Airways, on aurait pu se dire : » Retour sur le plancher des vaches, retour à la réalité ». Ben oui. Sauf que ma réalité, je vous le rappelle, c’est un rêve éveillé. Toute l’attention que je suscite s’est décuplée. J’ai bien perçu que mes parents avaient quelques imprévus à gérer à l’atterrissage, comme l’absence de nos vélos qui avaient oublié de sauter de l’avion à Londres pour prendre celui du Moyen Orient et de l’Asie – mais moi j’étais déjà ailleurs.
Car je vais expérimenter ce qu’une star planétaire vit à chacune de ses sorties : le joie dans les yeux des badauds à mon simple passage, l’euphorie à un de mes saluts de la main, l’arrache coeur que provoque mon départ. Les mamies veulent me toucher, les mamans veulent me toucher, les filles veulent me toucher, les dames qui sont des monsieurs veulent me toucher, les autres monsieurs veulent aussi me toucher, les cheveux, les joues, le cou, le dos, les mains, les cuisses, tout le monde veut avoir sa part de moi. Je vous le dis tout de go même si cela a un côté « star blasée » : la célébrité ça a quand même quelque chose de lassant, elle vous oblige à toujours afficher le même sourire alors que ça fait la cinquantième fois qu’on vous demande une attention, et elle vous demande à toujours être disponible malgré la fatigue et les sautes d’humeur – afin qu’on ne vous traite pas de snob. Je ne peux plus manger avec les doigts, mettre ma main grasse dans les cheveux, je ne peux plus faire un caprice ou me rouler par terre, sans que Maman dise désormais « Tu ne vas pas faire ça devant tout le monde non ? » – histoire de me mettre la pression devant mon public. Voilà, moi je croyais que le voyage c’était la liberté : je suis dans une représentation permanente … pfff parfois je donnerai tellement pour être seulement moi-même !
« Nono tu arrêtes de t’admirer dans la glace, on peut sortir maintenant ? Pas la peine de passer ton temps à te regarder, on confirme que ta tête a du mal à rentrer dans le miroir ». Allez je vous laisse, Maman et Papa s’impatientent, sans compter tous les fans qui se pressent dans la rue – cela fait un monde ici !
Ah l’Asie et les petits blondinets trop mignons…. Noah, il y a une petite Nina qui a aussi fait le tour du monde à 3 ans qui a connu ça !! Et Ben elle en a bien profité…. Elle a reçu plein de cadeaux et ses deux frangins bruns étaient bien jaloux !! 🤣🤣
Profitez bien de l’asie et gaffe sur la route!!
Toujours un plaisir de vous suivre même si jalousie et nostalgie me guettent 🤣🤣
Dur, dur, d’être une star !!!
Toujours en représentation !
On comprend un peu ton ras le bol Nono !
Mais, dis nous, tes parents ne profitent ils pas de te mettre en avant, pour en tirer quelques avantages ?
Ne te laisse surtout pas manœuvrer !
Vis ta vie comme tu l’entends !
On t’enbrasse fort.
Good trip les cyclotouristes….
Peut-être que la célébrité de Nono chez les viets pourrait s’inscrire dans la continuité de Nono chez les Suisses… Nono chez les Autrichiens… Nono chez les Grecs… Nono chez les Italiens………… Vivement le récit d’aventures !!! « L’odyssée de Nono »… A méditer !!! Jordy en a fait son fond de commerce !!!
Biz de DAX.
Quel beau récit ! On a bien rit autour d’une galette à la maison cette fois, avec Claude, Marc et Didier… Et c’est reparti pour un tour, bravo à Nono pour assumer tout ce succès de blondinet au yeux bleus… Les températures ont l’air clémentes, ça donne envie de se balader en tee-shirt pour changer du manteau en laine.
On attends les bonnes adresses pour tenter l’aventure à notre tour 😉
Bises à tous les trois