Une histoire de Mythos

Naxos, Andros, Paros, Tinos, Milos, Amorgos, Ios, Mykonos, Syros, Délos, Serifos, Sifnos, Antiparos, Folegandros … cela ne vous inspire rien, mais c’est le lexique à connaître si vous souhaitez visiter les îles des Cyclades. Rajoutez Santorin, et la liste est presque complète.

Dans le port du Pirée, devant une bière Mythos (cela ne s’invente pas), on cherche de bonnes raisons pour orienter notre choix.
– Qu’est-ce que tu dis de se débarrasser de Nonoss quelques jours ? On se trouve une μαμά (mama) grecque pour nous le garder, ça ne devrait pas poser de problèmes, et on se fait une escapade en amoureux sur Santorin … On déambulera dans les rues blanches de l’île, on admirera la caldeira de l’ancien volcan au soleil couchant, en écoutant les mythes autour de l’Atlantide perdue.
On reste pensif devant les bulles de la Mythos. Oublier Nono le petit panda le temps de quelques nuits … Ca fait du bien d’y penser.
– L’idée parent indigne me plaît. Sinon je me vois bien le laisser au Paradise Club de Mykonos en le « vendant » comme un Jordi-DJ, la future star des platines. Sûr qu’avec sa bougne et son sourire, en deux sessions il devient le roi de la nuit devant le King Sa Sa et les autres DJ de la place.
– Comme ça la journée il roupille et nous on fait la fête. Autre idée : il paraît que Luc Besson a tourné la scène d’entrée du Grand Bleu à Amorgos, celle où les gamins Jacques et Enzo se disputent une pièce au fond de l’eau du port !
– Roberto, mio palmo ! Et on finit en syncope après avoir bu le champagne au fond de la piscine – c’est cela, oui. Sinon on part explorer Milos, on retrouve les deux bras manquants de la Vénus, on les offre au Louvre – et on s’assure le financement d’un voyage à vie avec la notoriété qu’on acquiert.
– La célébrité c’est pas vraiment notre truc. Par contre, un petit voyage gastronomique, je n’y cracherai pas dessus. Il paraît que sur l’île de Sifnos, tu trouves la meilleure soupe de pois chiche et un agneau cuit au four d’enfer.
– Mmmm … Ou alors on opte pour la culture : Apollon est né sur l’île de Délos, il y a dû y laisser quelques tas de pierres !
Et c’est là où la Mythos a commencé à faire effet.
Chercher la maman de Rossi sur Tinos ? Goûter à la confiture d’Andros ? Changer de système d’exploitation à Ios ?

Le lendemain matin, on en était au même point, c’est à dire au Port du Pirée, en train de regarder partir les ferrys.
– Il va où le prochain ?
– A Syros
– On prend ?
– OK.

SYROS – un accueil *****
On profite de notre réseau de cyclotouriste et la gentillesse de Thomas pour se faire héberger et visiter l’île en mode « léger ». Moins fréquentée que les autres îles, Syros reste authentique avec son coeur de ville fait de ruelles étroites et d’escaliers, ses maisons blanches aux boiseries bleues, ses églises aux dômes colorés. En tant que capitale administrative des Cyclades, elle abrite près de 20000 habitants et une faculté mais finalement peu de d’infrastructures touristiques. Thomas nous partage ses bons conseils, son quotidien, sa maison et ses amis en toute simplicité ; on en repart les sacoches pleines de bons produits maison (olives, câpres, fruits confits, pain, tomates, …).

PAROS – l’île aux quatre vents
L’île est particulièrement prisée pour les vacances en famille, ce qui explique les grands complexes hôteliers qui ont fleuri un peu partout dans le paysage et les nombreux villages pratiquement déserts hors saison. Perché tout en haut de l’île, bien moins accessible, le village de Lefkes mérite un détour pour son église, son cimetière, ses rues blanches qui serpentent dans tous les sens sans accès aux voitures, et ses petits vieux en terrasse commentant la récolte des champs d’oliviers. On en retient aussi les rafales de vent qui tournent en journée et nous surprennent à chaque virage et chaque bosse !

SANTORIN – romantisme et histoire
Vue du ferry, l’île nous annonce que sa beauté doit se mériter : depuis le port, 4 lacets pour 300 mètres de dénivelé, 3,5 km avec un pourcentage moyen de 8 pour atteindre le haut de la falaise où se trouvent les habitations … Jéjé est initialement peu convaincu par la visite de l’île – à cette époque elle est réputée pour accueillir bon nombre d’asiatiques venus chercher un cadre idyllique pour leur mariage. Il changera d’avis. La ville de Fira, à flanc de falaise, où les villas et résidences hôtelières offrent en grand nombre piscine et jacuzzi, nous offre une vue magnifique sur la caldeira de l’ancien volcan, effondré aujourd’hui, dont ne subsistent que des falaises abruptes et un tas de roches volcaniques. Santorin, c’est aussi le site archéologique d’Akrotiri, qui rappelle que cette île était l’un des centres du commerce méditerranéen 2000 ans avant notre ère, bien avant que l’explosion du volcan ne l’engloutisse sous les flots pour une part et ne la recouvre sous une épaisse couche de cendres pour l’autre part, à l’instar de Pompéi … ce qui lui fera symboliser le mythe de l’Atlantide pour certains historiens grecs.

MILOS – la surprise
On échoue sur cette île un peu par défaut, afin de faciliter la route vers la Crète … et on en prend plein les yeux ! Du petit village de pêcheur dans une crique à l’eau turquoise, en passant par une plage sauvage entourée de falaises rouges pour finir sur des roches blanches, sculptées par le vent et la mer. En deux jours à peine, on s’y sent bien, les habitants finissent par nous reconnaître (le bouche à oreille y fonctionne bien entre les 5000 habitants), nous encouragent de leur voiture ou moto voire nous accostent en français. Un vrai coup de coeur !

Alors que le bateau tangue …

2 Commentaires

  1. on vient de jeter un long coup d’oeil sur votre blog, et on s’est régalé : entre les photos, les rencontres, les commentaires …
    merci pour ce partage et bonne route

    bises depuis Valence !
    françoise, éric, léonore, ulysse

  2. C’est boooooooo! C’est chouette de vous voir … si on peut dire 🙂

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