Il était une fois … une histoire austro-hongroise

PREAMBULE : Cap au Sud !
On avait initialement imaginé d’orienter notre course plus au nord vers la République Tchèque et la Pologne. La dernière vague de froid allemande nous a convaincu que l’hiver commençait à montrer ses dents. Après une incartade slovaque, et une pause à Bratislava à quelques encablures de Vienne, c’est décidé, exit la romance praguoise et la vodka polonaise, cap au sud en direction de la Mer Adriatique, qui offre plus de garanties d’un automne doux !

GEOGRAPHIE ET CLIMATOLOGIE DU CYCLISTE
En sortant de Bratislava (quand même 7km !) on se retrouve dans une plaine interminable qui nous ouvre un ciel immense, parsemé de nombreuses éoliennes. Pendant plusieurs jours on alterne les sauts entre Autriche et Hongrie : on suit une piste cyclable appelée « Rideau de Fer », qui est censée délimiter la séparation Est-Ouet pendant la Guerre Froide. La Guerre Froide est terminée, il ne reste que de jeunes soldats côté autrichien, qui s’ennuient à mourir, surveillant les champs de maïs. On se permet un passage de frontière clandestin, sur une route forestière, au milieu des champs et forêts, en clin d’oeil à nos péripéties argentino-chiliennes d’il y a quelques années sur la Carretera Austral. Sur le chemin, Sopron sera une escale imprévue – faute d’un endroit pour camper – et l’occasion de replonger dans mes années d’internat en dormant dans des logements étudiants, Noah lui profitant d’un fan club féminin … Plus au sud et aux abords de la Slovénie, la route emprunte des vignobles, bien accrochés sur des versant souvent courts mais raides !
Depuis plusieurs jours, on ne se plaignait pas du temps, beau soleil, peu de vent, seule la rosée matinale nous retardait pour sauter sur les vélos et partir tôt. Une vague de pluie et un bon vent de face nous ont ramené à notre condition de cyclistes, rendant nos journées plus fatigantes pour les organismes et nous enrhumant un peu.

COMMENT ON COMMUNIQUE ?
L’anglais n’est pas aussi courant que l’allemand en Hongrie, mais finalement on s’en sort avec la langue de Shakespeare – on tente quelques mots locaux pour dire bonjour et merci, mais on voit bien que l’accent n’y est pas !
A noter un nouveau vocabulaire du Nono : spikin gliche ? A traduire par « do you speak english ? ».

ON Y FAIT QUOI ?
Forcément avec ces étendues de terre à perte de vue, beaucoup de cultures de céréales (maïs, sorgo, millet) et du colza.
Côté autrichien, on comprend que la culture du cannabis est autorisée, vu les parcelles cultivées un peu partout – Jéjé me lance « Tu veux t’arrêter prendre une photo ? », je lui réponds « c’est pas une photo que je vais prendre si je m’arrête ! ». Côté hongrois, c’est plutôt la culture d’asperges – excusez l’humour de mon homme – vu la taille monumentale de certains de ses habitants (avec des femmes dépassant couramment 1,90m !).
Il y a pas mal d’exploitations de bois dans les collines (notamment autrichiennes), où les forêts sont denses, ainsi que de nombreux pommiers et (enfin) des vignobles ! L’odeur de marc de raisin est forte en traversant certains villages en pleine récolte ; pour nos habitudes alimentaires, c’est une pause bienvenue dans notre pinte de bière quotidienne (la bière tchèque était fameuse) pour passer au verre de vin.

UN PEU D’HISTOIRE
L’Autriche est membre de l’UE depuis 1995, et la Hongrie depuis 2004. La différence de niveau de vie entre frontaliers n’est pas flagrante (même si on sent les exploitations agricoles autrichiennes mieux équipées), de nombreux hongrois travaillant en Autriche. La Hongrie utilise toujours sa monnaie, le Forint, en attendant d’adopter l’Euro. Mais pour nous, c’est une économie notable, le coût de la vie y étant à minima 60% moins cher.

LA TRADITION DU COIN
En Hongrie, de nombreux coups de fusil nous assomment les oreilles, on n’a pas toujours su déterminer leurs origines : stand de tirs, entrainements militaires, chasseurs au milieu des vignobles … On espère juste être assez visible et on serre les fesses, car les volées de plomb semblent être parfois bien proches, à moins de 100 mètres !
Le week-end, on sent bien que ça bouillonne de partout : installations de stands artisanaux, estrade de musique, odeurs de nourriture – comme chez nous, les locaux aiment se retrouver en famille aux fêtes de village entre deux averses. En Autriche, c’est l’heure de l’Oktoberfest, des fêtes autour de la bière et des produits locaux. On en profite pour se restaurer sur le passage, même si à manger beaucoup de féculents ces dernières semaines, on évite les plats trop gras et douteux, cela nous retournerait le ventre à coup sûr.

QUEL ACCUEIL ?
C’est dans un camping autrichien qu’on rencontrera un propriétaire atypique et attachant : photo de deux papes (François et l’indéboulonnable Jean-Paul II) à l’accueil, randonneur régulier sur les routes de St Jacques de Compostelle, bâtisseur (il a bâti un invraisemblable château de style médiéval dans un coin de sa propriété, avec un accès via une imitation de pont-levis), et le coeur sur la main : il est plein d’attentions pour nous, et nous donne des petits cadeaux censés nous porter chance – pierres semi-précieuses, pièces à l’effigie de son château !

Nono testeur de matériel chez Décathlon Bratislava

Un Commentaire

  1. Hola la familia ! quel plaisir de vous retrouver, j’avais zappé l’existence de ce site, merci Odile de me l’avoir rappelé ! Du coup j’ai un peu enchainé les articles en piochant depuis Aout… Je pense que je serai plus attentives à l’avenir et j’attends les prochains articles sur le sud est européen qui m’intéresse particulièrement. Très bonne idée d’intégrer des vidéos ! Profitez bien, prenez soin de vous… un abrazo fuerte.

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