Je tiens le rythme !

Bon, après avoir philosophé sur l’école buissonnière, revenons à du pratico-pratique ! Je vais vous faire le topo de mon quotidien.

6:45
J’ouvre un oeil, je vérifie que mes parents n’ont pas fugué pendant la nuit, je me rendors.

7:15
Je suis prêt pour le câlin du matin, un mélange de caresses, de bisous, de chatouilles, un peu avec papa, beaucoup avec maman. Attention, si cette étape est « bâclée », je suis de mauvais poil et je ne comprends pas pourquoi il faut ranger la tente, s’habiller, attendre que l’eau chauffe … c’est ma colère du matin, elle peut durer près d’une demi-heure, avec des cris, des pleurs, des tapages de pied, et un réveil général pour tout le camping.

8:30
Après un bol de céréales et une bonne tasse de lait, je me sens beaucoup plus sociable, prêt à aider maman pour la vaisselle, papa à remplir les gourdes.

9:30
La tente est à peu près sèche, les sacoches fixées au vélo, je saute dans ma carriole, prêt pour une nouvelle journée de voyage. Maman s’assurait que j’étais bien attaché, mais maintenant je suis autonome. Elle me cale un oreiller à ma droite, histoire que ma tête ne se balade pas trop pendant le voyage et ramasse de nouveaux bleus !

10:10
Après avoir reconnu vaches, chevaux, chèvres et moutons, et compté avec papa les wagons des trains croisés, je sombre doucement dans le sommeil. Parfois, des visites sont au programme. Parmi les dernières :

• la fabrique du gruyère, où j’ai vu plein de fromage, mais aucune vache, il faut m’expliquer !
• le zoo pour enfants, où j’ai compris que les girafes et les éléphants n’existaient pas que dans les livres. Bon ce qui m’intéressait vraiment était le wagon bleu et blanc tracté par un beau cheval de trait noir.
• des gorges ou des grottes : j’en suis sorti tout mouillé mais sans chute, malgré avoir simulé plusieurs plongeons dans l’eau glaciale au grand dam de mes parents.
• une bibliothèque, des églises, j’adore y parler fort ou y chanter, ça fait un super écho
• et notre dernière visite, le château de Neuschwanstein, très fréquenté par les chinois ; d’ailleurs une vieille dame chinoise m’a tapé la discussion d’abord en anglais puis en français (mais je ne la comprenais pas beaucoup plus), et quand j’ai cru qu’elle était partie, elle a couru vers moi et m’a sauvagement pris dans ses bras, fait des bisous et m’a dit « No-ah jeu t’ème »… et ben comme qui dirait ça m’a fait perdre la face !

12:30
La carriole s’arrête, je demande « on est arrivé au camping ? ». Perdu, c’est la pause déjeuner. Mes parents s’arrangent pour trouver un parc de jeux. J’enfile des rondelles de concombre, des tomates cerises, du pain et du fromage entre chaque jeu, mon préféré étant le toboggan.
Après c’est une chasse au trésor, organisée par papa et son application sur téléphone, où le jeu consiste à trouver une petite boîte cachée dans la nature : elle ne ressemble pas à un coffre fort mais c’est rigolo. Parfois il y a des objets dedans que je subtilise en douce, il paraît qu’il faut échanger avec des objets m’appartenant … mais bon un pirate ne troque pas. Une fois, j’en ai trouvé 5 dans la même journée !

14:00
C’est reparti pour un tour de carriole, le recensement de bétail et le comptage des trains rouges et blancs. Je lis, je compte sur mes doigts, j’invente des histoires que je raconte tout haut et puis je saute de nouveau dans les bras de Morphée.

15:30
Arrêt de carriole. « On est arrivé au camping ? » Non. « On est perdu ? ». Oui. « Mais comment on va faire alors ? ». Papa et maman se consultent et on repart – il serait temps qu’ils pensent à me confier l’orientation.

16:30
Quand on arrive au camping, je vérifie s’il y a une piscine et des jeux, si les toilettes sont équipées de poubelles, de brosse à récurer et de papier toilette – et oui, chacun ses priorités. Et puis je participe au montage au camp. Ma première contribution est la recherche d’un gros caillou pour enfoncer les sardines, puis j’aide à préparer les lits. Enfin je salue les voisins, histoire de bien vérifier si comme d’habitude, toutes les mamies m’ont adopté au premier coup d’oeil. Parfois, on dort chez des gens, et s’il y a des enfants, je squatte un max leurs jeux, je passe des heures à faire des constructions en bois et des rails pour les trains – du coup je n’ai plus envie ni de manger, ni d’aller dormir !

21:00
Maintenant, la nuit arrive plus vite qu’avant, on mange plus tôt, on se lave les dents et on regarde les étoiles, je repère dans le ciel la grosse casserole et les avions qui clignotent. Depuis quelques jours, les lampes frontales faiblissent (il parait que je joue trop avec …) alors mes parents ont abandonné les livres, ils préfèrent me raconter des histoires. J’adore ça, surtout celle de papa avec le grand Schtroumph qui court dans la forêt et celle de maman avec les 3 petits cochons. Je m’endors sereinement avec mes parents, plein d’images dans les yeux et prêt pour de nouvelles aventures !