Le repos se mérite

La fin d’une journée de vélo, c’est soit le moment le plus excitant … soit le plus pénible, tout dépend du contenu de la journée qui l’a précédée. L’exemple de « l’étape » qui nous voit arriver à Valence est parlant. Généralement, quand on se lève le matin, on évite de se fixer un objectif trop précis … histoire de ne pas se mettre la pression sur un lieu à atteindre à tout prix – et d’accepter plus facilement les aléas du voyage. Il y a assez de campings en France pour poser sa tente dans un rayon de 5 km à la ronde, et au pire, la tente peut se poser à peu près partout !

Mais ce soir, on s’est fixé un objectif – celui d’arriver à Valence. Pour la première fois depuis la pluie mazamétaine, on a décidé de ne pas camper, et donc de faire appel à notre réseau de cyclo-voyageurs pour être hébergés. Du coup, on s’est mis une contrainte – et elle s’additionne à toutes celles que la route nous réserve : une journée caniculaire dans la vallée du Rhône qui nous pousse à des pauses régulières à l’ombre, une mauvaise appréciation de la distance pour rejoindre Valence (on fera près de 100 km là où on en fait 60 d’habitude, merci moi-même), une crevaison en plein soleil avec un pneu de la carriole quasiment mort, et l’arrivée dans une grosse ville – où le réseau cycliste s’accommode mal de notre attelage trop large et trop long. Et Berga a beau me raconter ses interventions professionnelles dans quasiment toutes les centrales nucléaires le long du Rhône pour faire passer le temps, l’addition est salée. J’en ai marre, Berga en a marre, seul Nono semble zen : c’est bon d’avoir un maillon fort dans l’équipe.

Avant de se poser chez nos hôtes, et histoire de ne pas arriver les mains vides, on fait un détour par la case alimentaire. Pendant que Berga se charge de faire les courses, je reste dans la rue passante pour garder un oeil sur les vélos. Nono fait l’aller retour entre les deux. La clocharde à l’entrée de la supérette me quémande quelques pièces (« même rouges qu’elle me dit, c’est toujours ça pour moi ! ») … et pendant ce temps une scène un poil surréaliste se met en place. Nono sort par la porte d’entrée et me tend un concombre et un paquet de pâtes … je jette le tout dans la carriole. Il revient 30 secondes après avec du fromage et un pain … que j’embarque aussi sec. Au bout du 4ème va-et-vient, ma clocharde, qui me prédisait des genoux tout tordus pour mes vieux jours à faire autant de vélo, commence à me regarder de travers : si ses « clients » commencent à dévaliser « son » commerce, c’est tout son modèle économique qui part en vrille. Du coin de l’oeil, je vois que Berga est en train de régler à la caissière tous les produits exfiltrés : pas de sirène au loin, on attendra donc un peu pour la première garde à vue de Nono.

Et puis … on arrive dans notre logis du soir : un accueil avec un grand sourire, une douche froide (c’est juste que la chaudière était cassée !) qui a le mérite suffisant de rafraîchir, un repas plus élaboré que habituels féculents/légumes, des discussions avec des personnes qui partagent la même passion pour le voyage à deux roues … et puis aussi une compagnie pour Noah, vu que c’est une famille avec deux enfants qui nous accueille – et ça, ça n’a pas de prix, le Nono qui court partout mais pas dans nos pattes !

3 Commentaires

  1. Coucou Jérôme et ta famille,
    Ca y est Marion m’a donné le lien de ton blog pour vous suivre !
    Ca y est la rentrée est faite…
    Bon voyage à vous trois.
    Je vais vous suivre si tu le permets.
    Grosses biese
    Annick

  2. Hello Berga, Jéjé et Nono (ça sonne bien!!!)
    J’avais pris quelques jours de retard sur la lecture de mon roman préféré, bravo la tribue roulante, quel courage !
    C ‘est rigolo, je connais vos chemins, ma mère habite Bédarieux (on se ballade beaucoup auotur de la voie verte) et mon père dans le Vercors donc on passe inmanquablement par Uzès – Valence…
    Je vous embrasse et à bientôt!
    Emeline

  3. y’en a 2 qui sont honnêtes sur 3 🙂 bravo Jéjé !!!
    bon courage les loulous et dites vous que pendant ce temps…. on bosse 🙂
    @+ Olivier

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